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http://smcaen.net/article/coaching_paya ... h_fou/2950Coaching payant dans un match fou
Les matches s’enchainent en Ligue 1. Troisième acte en une semaine pour les Caennais avec un voyage à Annecy pour y affronter le premier des trois promus : Evian Thonon Gaillard. Récit d’un match hors du commun remporté 2-4 par les Malherbistes.
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Par Aurélien RENAULT
[Source: SMCaen.net]
Evian, premier promu de la saison
Vainqueur surprise de l’Olympique Lyonnais en milieu de semaine, le Stade Malherbe de Caen avait rendez-vous dès ce samedi avec la huitième journée de championnat. Face à Evian Thonon Gaillard, jeune club promu pour la première fois de son histoire en Ligue 1, les joueurs de Franck Dumas avaient un double défi. D’une part, il leur fallait faire fructifier les trois points durement acquis contre Lyon et d’autre part faire mentir une idée reçue selon laquelle ils sont les victimes expiatoires de clubs supposés plus faibles qu’eux sur le papier.
Sans Benjamin Nivet, coupable de deux mauvais gestes contre Lyon et puni d’un carton rouge, Franck Dumas opte pour une formation inédite. Exit Kandia Traoré pas assez tranchant contre Lyon et première titularisation de la saison pour Lenny Nangis, tout juste 17ans. En pointe, soutenu par Pierre-Alain Frau, Niang fait son retour en tant que titulaire pour la première fois depuis la défaite face à Rennes. A la récupération, le coach malherbiste mise sur ses deux tours de contrôle, Nicolas Seube et Grégory Proment tandis qu’il reconduit la même défense qu’en milieu de semaine avec Vandam et Sorbon sur les ailes et Grégory Leca et Thomas Heurtaux associés dans la charnière centrale. Dans les buts, on retrouve l’indéboulonnable Alexis Thébaux.
Le coup de canon de Niang
Au début de la rencontre entre les Caennais et le promu, Evian tente d’imprimer le rythme d’entrée de jeu. Il faut dire qu’avec une seule victoire obtenue contre Nice lors de la deuxième journée, les Evianais sont en sérieux besoin de gros points. Amorphes mercredi contre Marseille, les joueurs de Haute-Savoie voient leur onze de départ totalement remanié.
Malgré une domination stérile des roses et des gestes approximatifs, le début de partie va toutefois sourire aux joueurs de Caen. Sur une prise de balle au milieu de terrain, M’Baye Niang se projette vers l’avant sans être attaqué. La souplesse de la défense adverse est criante et le tout jeune joueur malherbiste ne se pose pas de question. De plus de vingt mètres, il allume une mèche imparable qui se loge dans le but d’un Andersen un peu court (0-1, 11ème). Le SM Caen est récompensé sans avoir pourtant obtenu de situation de but préalable.
Barbosa force 2
On se dit alors que les Caennais sont très bien partis pour glaner trois nouveaux points dans ce championnat. Mais le sort va s’en mêler et la joie du premier but va être mise à mal par deux coups du sort. Sur une intervention trop rugueuse à l’encontre de Khelifa et sur un excès d’enthousiasme devant le portier évianais, le jeune Nangis se rend coupable de deux fautes que Rudy Buquet, l’arbitre du match, ne laisse pas passer. Deux cartons jaunes, un à la 15ème minute, l’autre à la 24ème se muent en rouge et renvoient le jeune caennais au vestiaire. Nul doute qu’il aurait souhaité être à meilleure fête pour sa première titularisation.
La sanction infligée aux Normands par l’arbitre va s’avérer fatal. Dans un premier temps, les joueurs de Casoni vont mettre le pied sur le ballon et faire tourner bien habilement. A dix, les Caennais offrent plus d’espace et les joueurs de l’eTG se montrent particulièrement opportunistes. Un centre de Dja Djédjé est repris astucieusement par Barbosa qui trompe Alexis Thébaux d’une magnifique tête plongeante (1-1, 33ème). Cinq minutes plus tard, les Malherbistes se font balader et leur infériorité numérique fait clairement la différence. Ehmet, à l’origine d’un centre parfait, trouve la tête de Barbosa qui surgit au milieu de la défense et trompe une fois encore Alexis Thébaux (2-1, 38ème).
Egalisation sur fond de miracle
Les Caennais sont abattus et Evian a brillamment saisi l’opportunité de revenir au score offerte par leur supériorité numérique sur la pelouse. Si les Caennais tentent de revenir avant la fin de la première période, ceux-ci peinent à sortir la tête de l’eau. Mais comme ce match est quelque peu hors du commun, une nouvelle fois, le sort va faire pencher la balance en la faveur du club mené au score. Sur un contact trop rugueux face à M’Baye Niang, Angoula, le défenseur central d’Evian, écope d’un second carton jaune, synonyme d’exclusion. Semaine assez spéciale pour les Caennais qui vont donc connaître une nouvelle seconde période à dix contre dix en l’espace de trois jours. Et comme ce match est vraiment unique, Proment va égaliser miraculeusement sur le coup-franc résultant de la faute d’Angoula en profitant de l’apathie évianaise et de son gardien danois (2-2, 45ème+3). L’action est confuse, on croit tous que Thomas Heurtaux a touché le ballon mais c’est en fait l’ancien Messin qui trompe Andersen.
La seconde période sera le théâtre d’une explication sur fond d’équilibre total entre le promu et son hôte malherbiste.
Caen se rebiffe…
D’entrée de seconde période, les Caennais posent le pied sur le ballon. Les Evianais ont pris un gros coup derrière la tête suite à l’exclusion d’un des leurs et à l’égalisation malherbiste. Casoni ne tarde pas à sortir Leroy afin de rééquilibrer sa défense tandis que côté malherbiste, Dumas fait sortir Hamouma, touché à l’épaule en première période, au profit d’Alexandre Raineau qui va évoluer au milieu quelques minutes.
Pierre-Alain Frau, comme ses partenaires, semble avoir plus d’allant que les Hauts-Savoyards. L’incessante activité de l’ancien Sochalien pose de nombreux problèmes à l’arrière-garde évianaise et Mongongu, le nouvel entrant, ne dispose pas de beaucoup de temps pour se mettre dans le rythme, chose qu’il réussit toutefois plutôt bien. Frau semble décidé à prendre les choses en main et à porter ses partenaires vers le haut. Sa bonne frappe à la 58ème oblige Andersen à la parade.
…et les seconds couteaux font le travail
De manière générale, bien que ne se montrant pas dangereux, les locaux gardent le pied sur le ballon. Mais par rapport à la première mi-temps qui a émoussé les deux formations tant physiquement que moralement, cette seconde période est nettement moins emballante. On sent les équipes moins enclines à se projeter vers l’avant. Barbosa et les siens dominent mais ne s’en remettent qu’à des coups de pied arrêtés.
Fatalement, c’est l’expérience qui va parler en milieu de seconde période et la rencontre va finalement basculer en la faveur des Caennais. En faisant entrer Frédéric Bulot à la place de Jerry Vandam, Franck Dumas aura réalisé un coaching parfait puisque l’ancien Monégasque, à la récupération d’un ballon au milieu de terrain, part dans un raid solitaire, atteint la surface de réparation, mystifie Mongongu et trompe un Andersen pas exempt de tout reproche, (2-3, 69ème). L'essentiel est cependant là: Caen reprend l'avantage.
Si les choix de Franck Dumas s’avèrent payant concernant l’entrée en jeu du virevoltant Bulot pour apporter la percussion que n’apportait plus Hamouma, ils le seront tout autant avec le remplacement de Niang, qui se sera bien donné, par Kandia Traoré. Peu en vue face à Lyon, il ne faut que deux minutes à l’ancien Sochalien pour profiter d’un très bon service de Bulot pour passer entre les deux défenseurs centraux évianais et crucifier Andrsen pour le quatrième but malherbiste (2-4, 72ème).
Caen l’emporte à l’expérience
Les Caennais ont fait preuve de réalisme face à des joueurs haut-savoyards visiblement empruntés. La fin de match voit les locaux tenter le tout pour le tout mais leurs tentatives manquent de tranchant. La magnifique frappe de Khelifa file droit au but à la 81ème minute mais Alexis Thébaux est à la parade face au meilleur joueur évianais de la soirée. Quelques instants plus tard, c’est sur une sortie très osée que le portier malherbiste s’interpose dans les pieds de Sagbo. Si le SM Caen recule, il peut compter sur l’expérience de Pierre-Alain Frau qui se montre très utile dans la conservation. L’ancien lyonnais, bien que muet ce soir, se sera montré très précieux dans les temps difficiles.
Caen gère très bien la fin de période alors qu’au fil que les minutes s’égrènent, Evian se fait à l’idée qu’il est tombé sur un Stade Malherbe de Caen nettement plus réaliste et plus conquérant.
Le match se termine donc sur un succès calvadosien acquis aux forceps et sur trois nouveaux points. Les joueurs caennais ont obtenu sept points sur neuf possibles en huit jours, la performance est louable et les Malherbistes tutoient désormais un haut de tableau dans lequel ils sont désormais complètement ancrés, à seulement quatre petits points du leader lyonnais (en attendant les autres matches de cette huitième journée).
Coaching payant pour Franck Dumas qui aura parfaitement su tenir ses joueurs dans les temps faibles et qui aura sur gérer son effectif de main de maître pour gérer les temps fort. Au final, dans un match fou, les Malherbistes s’imposent quatre buts à deux et sans avoir brillé dans le jeu, ils ont fait preuve d’une abnégation redoutable. Nice, tenu en échec par Dijon, englué dans la zone rouge et prochain adversaire des Normands à d’Ornano n’a qu’à bien se tenir. Chapeau messieurs les Normands !