par Nix » Mer Juin 28, 2006 3:32 pm
Analyse intéressante d’Angel Marcos, du match France-Espagne :
«L'équipe de France a fait exactement ce qu'elle devait faire. Dans l'occupation du terrain, il fallait se regrouper autour du rond central, pas au-delà. Les Bleus ont fait bloc, ils ont laissé les défenseurs espagnols faire des passes inoffensives dans leur camp mais dès qu'ils approchaient du centre, les milieux de terrain était plus agressifs. Le bloc de Raymond Domenech était tellement serré que les Espagnols ont eu du mal à trouver des intervalles entre les lignes.
Aujourd'hui, malgré la conservation du ballon plus importante de l'Espagne, le rythme du match était imposé par les Français. C'est à cela qu'on voit une bonne équipe. Raymond Domenech a fait les bons choix et a bien anticipé le jeu espagnol. Les deux modifications dans le onze espagnol ont perturbé l'organisation de l'équipe ibérique : les trois attaquants titulaires en début de tournoi (Villa-Torres-Garcia) étaient bien huilés dans les appels et l'utilisation des couloirs qui libéraient des appels dans l'axe. Contre la France, Torres s'est dispersé pour faire des efforts sur toute la largeur des terrains. La non-titularisation de Senna a fait perdre un peu de puissance. Aragones a mis Raul pour l'expérience et a trop misé sur la qualité technique en sous-estimant la fraîcheur physique des Français.
Seuls deux problèmes sont à noter dans l'organisation de l'équipe de France en première mi-temps. Tout d'abord, Ribéry et Malouda ont joué un peu trop bas, ce qui a gêné évidemment l'accompagnement de Thierry Henry en attaque. Ensuite, dès qu'ils récupéraient le ballon, les défenseurs et milieux de terrain français essayaient de trouver Henry dès la première passe. L'attaquant d'Arsenal n'avait pas le temps de se replacer et a été victime du hors-jeu joué systématiquement par l'Espagne. En deuxième mi-temps, Malouda et Ribéry ont commencé à jouer plus haut. L'Espagne a perdu confiance et la France a imposé sa supériorité athlétique. Mis à part Pujol et Torres, aucun Espagnol n'avait le physique pour rivaliser avec les Français. Ils sont tombés dans une inefficacité rare et se sont créés très peu d'occasions. La différence entre les équipes était flagrante. L'équipe a montré qu'il ne s'agit ni d'âge ni un problème de physique mais qu'il s'agit d'une question d'organisation et d'idée directrice dans le jeu. A ce niveau, la France est devenue une très bonne équipe.»