Et l'improbable évoqué par Guyot se produisit... en pire.
Les dieux du football (où les diables, plutôt, ici) décidèrent d'envoyer la foudre sur cette dernière journée de championnat, et particulièrement sur le FC Annecy (et sur Bordeaux aussi, quelque part).
Alors bien sûr on pourra encore disserter sur quel point on a été nuls sur une partie des matchs cette saison (comme encore hier soir à Paris), sur tous les points qu'on a perdu... Sur le fait qu'on n'aurait jamais dû se trouver dans cette situation et que finalement on a que ce qu'on mérite. Même si on n'a jamais vraiment été dans cette zone rouge tout le long de la saison, rappelons-le quand même, donc peut-être pas si nuls que ça.
Mais là dessus, je pense qu'on a discuté en long, en large et en travers au fil des journées de championnat. On peut le redire ici, ce que je fais présentement. Mais une fois qu'on a dit ça, on ne peut occulter le fait majeur d'hier soir en présence de tels enjeux.
Ce qui s'est passé à Bordeaux est tout simplement inadmissible. (ce qui s'est passé au Havre aussi, d'ailleurs, même si cela ne nous concerne pas directement... Mais je condamne tout autant.).
Et c'est là aussi, par opposition, où on s'aperçoit qu'on est vraiment des tendres et des gentils chez nous, et qu'on doit avoir parmi le public le plus respectueux de France (ou presque, sans se jeter des fleurs).
L'an passé, contre Sedan, pour le match de la montée, y-a-t-il eu des abrutis qui sont descendus sur le terrain pour interrompre le match ? Non, que dalle. Un envahissement du terrain, certes, dans la joie, mais APRÈS le coup de sifflet final de l'arbitre.
Le match de la montée en Ligue 1 contre Brest il y a 12 ans pour l'eTG ? Pareil, dans le respect (même pas d'envahissement, là, direct le feu d'artifice derrière).
Les matchs de Coupe de France de l'eTG ? Pareil (et je pense particulièrement au match contre Lorient, ou avec le score lourd de 4-0, on pourrait imaginer que le dentifrice sorte du tube avant le coup de sifflet final).
Le dernier match de Coupe de France d'Annecy contre Toulouse ? Pareil.
Je pourrais multiplier les exemples, puisque notre public sait se tenir dans tous les matchs qu'on voit au Parc des Sports.
Vous me direz que c'est tout à notre honneur, oui c'est sûr... Mais dans le même temps on ne peut que rager sur le déshonneur d'une poignée d'abrutis qu'on voit dans d'autres stades.
Encore une fois, 5 ans après, l'avenir sportif du FC Annecy risque d'être soumis en partie à un élément parasite qui n'a rien à voir avec le football... A quoi je fais référence en disant "encore une fois" ? Au mois de mai 2018, avec le gars qui était rentré avec un couteau sur le terrain dans un match décisif Villefranche-Schiltigheim pour la montée en National, alors que le FC Annecy lui aussi jouait un match décisif à Raon l'Etape en parallèle.
Peut-être que certains ont oublié, moi je n'oublie pas cette affaire.
C'est juste insupportable de voir que des matchs de foot ne peuvent pas être sanctuarisés, et a fortiori évidemment quand ce sont des matchs avec de tels enjeux.
On parlait des déplacements des supporters en train et des problèmes de sécurité, alors qu'on n'est même pas capables de protéger des terrains de football. De quoi rire très jaune, ou plutôt d'être totalement consternés.
Alors maintenant, que faire face à cette situation totalement inédite (jamais arrivé en Ligue 1 ou en Ligue 2 sur une dernière journée et pour un enjeu de cette taille... J'écoutais des journalistes qui disaient que c'est du jamais vu.) ? Quelle que soit la solution retenue par la Commission lundi, cette dernière journée de championnat est DEFINITIVEMENT faussée.
Il faut donc choisir la solution la moins pire et la plus équitable... Je pense que la moins pire et la plus équitable, c'est de reprendre le match à la 22ème minute, sur le score de 0-1 pour Rodez, dans un stade à huis-clos.
D'ailleurs, il serait étonnant (pour ne pas dire incompréhensible) que la solution soit autre chose que celle-ci puisque, pour rappel, c'est celle qui avait été appliquée pour Lyon-Marseille en 2021 avec un jet de bouteille d'eau sur la tête à Dimitri Payet. A la différence qu'il ne s'agissait pas de la dernière journée, donc.
Le match avait été interrompu, rejoué à huis-clos et Lyon avait écopé d'un point en moins.
Si on enlève un point à Bordeaux, leur montée deviendrait impossible en cas de reprise du match (déjà qu'il leur faudrait mettre 6 buts à Rodez, même sans ce point enlevé...).
On n'aurait plus qu'à s'en remettre à l'esprit qu'on espère professionnel jusqu'au bout des joueurs Bordelais, dans un stade probablement à huis-clos.
Bref, tout est complètement et définitivement faussé.

(et même si par miracle on reprend le match, et que Bordeaux fait match nul ou gagne, que du coup on se maintient : la situation de base n'en demeure pas moins faussée, et c'est irrémédiable. Comme je disais, il faut juste choisir la solution la moins pire et la moins inéquitable, maintenant.)
Maintenant, ça va se jouer dans des bureaux, dans des discussions, dans des recours (et peut-être pas seulement un recours de Bordeaux), dans des discussions d'avocats et dans une réponse qu'on aura peut-être même pas encore lundi (je dis ça parce que Bordeaux a dores et déjà dit que si la Commission décidait d'attribuer la victoire à Rodez sur tapis vert, ils feraient appel... Donc on n'est peut être pas au bout de cette histoire...).
Ce n'est plus du foot, ce n'est plus du sport. Écoeuré.
Le joueur de Rodez en commotion cérébrale ? On aurait presque envie d'en rire, de sa cascade (même si ça n'excuse pas l'abruti qui est venu sur le terrain... Et qui va prendre EXTRÊMEMENT cher, j'espère. En plus, d'après le Dauphiné, ce connard est un Annécien qui était présent à Bordeaux. Mais quelle honte !

).
Il ne faut surtout pas qu'il joue un seul match de rugby de sa vie, il se retrouve en état de mort cérébrale dès le premier plaquage.
J'espère qu'il y aura lecture du dossier médical, puisqu'il a été hospitalisé après avoir été ausculté sur place par un urgentiste et un médecin... de Rodez.

Et l'abruti auteur du geste, qui surgit de nulle part, caché derrière une banderole du parcage bordelais. On dirait du mauvais théâtre de boulevard.
Un véritable sketch, dans une affaire qu'on qualifiera a minima de bizarre (sans être complotiste et crier au complot... Juste dire que c'est bizarre, parce que ça l'est.).
En colère contre la nullité du FC Annecy qui n'a pas fait ce qu'il fallait, dégoûté de voir ce qui s'est passé hier, et dégoûté du foot en général. Un cauchemar, qui dépasse l'entendable et l'imaginable. Ça va être dur à avaler. Très dur.
Ça me dégoûte à un point... J'imagine même pas le bourdon sur le chemin du retour pour les 500 courageux qui ont fait le déplacement.